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Water droplet on tap

Bactéries et microplastiques dans l’eau : leurs conséquences sur la santé

Avenir Commun Durable, fidèle à sa mission d’origine, soutient le Collège de France dans ses activités de recherche. En 2025, à la suite à un appel à projets suivi, l’initiative a décidé de soutenir deux projets ambitieux. L’un deux s’intitule PlastMicroBact.

Le plastique, longtemps apprécié pour sa versatilité, sa légèreté, son coût modeste et ses propriétés innovantes, a transformé mondialement la manière dont les humains consomment, avec un impact conséquent dans certains domaines, comme la santé, les transports, la production industrielle ou l’alimentation. Avec plusieurs centaines de millions de tonnes par an, le plastique est le troisième matériau le plus produit au monde et sa production pourrait doubler d’ici 2050. Cependant, sa surproduction ainsi que sa surconsommation ont déjà causé des pollutions massives. Des milliards de tonnes de plastique ont été enfouies sous terre et des millions ont été jetées dans la nature et dans les rivières et les océans, perturbant considérablement les écosystèmes. En se dégradant, le plastique se transforme en microparticules qui transportent avec eux deux contaminants majeurs : des additifs (des substances chimiques délibérément ajoutées au plastique pendant sa fabrication) et des matières vivantes (bactéries, virus, biomolécules) absorbées dans l’environnement traversé.

Les études scientifiques ont montré que les humains ingèrent par an, des dizaines de milliers de microparticules, que ce soit par l’intermédiaire de nourriture, d’eau ou d’air contaminés. Si les effets délétères de cette ingestion commencent à attirer l’intention du public, la compréhension de ses conséquences n’en est qu’au début.

Le programme de recherche va particulièrement s’intéresser à l’adhésion de bactéries pathogènes sur les microparticules de plastique et à leur capacité d’y former des communautés larges de millions de bactéries. Les bactéries semblent ainsi pouvoir s’accumuler dans les environnements pollués par des microplastiques, qui serviraient donc de vecteurs pour l’infection des humains. Les chercheurs se concentreront sur la famille des entérobactéries (Escherichia coli, Shigella, Salmonella ou Klebsiella) qui colonisent le tube digestif et sont responsables d’infections aiguës ou chroniques, notamment chez les patients atteints de la maladie de Crohn où elles favorisent l’inflammation.

Le projet est porté par Olivier Espeli, directeur adjoint du CIRB au Collège de France, François Blanquart, chargé de recherche au CIRB et Laurent Moulin, responsable du laboratoire R&D de Eau de Paris.

Pour approfondir

Le programme de recherche Avenir Commun Durable cherche à encourager des projets de recherche ambitieux et toutes les initiatives en lien avec la recherche et/ou la diffusion des savoirs (achat d’équipement, organisation de colloques, etc.) portant sur tous les enjeux liés au changement climatique, sur la compréhension scientifique des raisons et des conséquences de ce phénomène et l’identification de trajectoires possibles pour la construction d’une société bas-carbone. Il a également à cœur de promouvoir le dialogue entre les disciplines.

Le champ de l’appel à demandes de financement couvre une vaste gamme de disciplines. Il est ouvert aux chercheurs travaillant dans le domaine des sciences humaines et sociales, des sciences biologiques et de la santé, des sciences physiques et chimiques, des sciences mathématiques et des sciences pour l’ingénieur et de l’environnement. Les demandes soumises doivent démontrer le caractère pluridisciplinaire de la recherche ou de l’action de diffusion des savoirs proposée.