Avenir Commun Durable, fidèle à sa mission d’origine, soutient le Collège de France dans ses activités de recherche. En 2025, à la suite à un appel à projets suivi, l’initiative a décidé de soutenir deux projets ambitieux. L’un deux se penche sur la manière de neutraliser les PFAS.
Les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, plus connues, sous l’acronyme PFAS, défraient l’actualité depuis plusieurs années et sont aujourd’hui reconnues comme des « polluants éternels ». Elles sont présentes dans de très nombreux produits, comme les mousses anti-incendie, les textiles, les cosmétiques ou encore les matériaux d’emballage alimentaire. Le succès des PFAS est dû à leur grande stabilité thermique et chimique. Malheureusement, cette propriété explique aussi pourquoi elles sont particulièrement résistantes aux dégradations environnementales. Elles s’accumulent ainsi plus vite dans les milieux biologiques qu’elles sont éliminées.
Pour tenter de résoudre ce problème, les chimistes cherchent à mettre au point des méthodes respectueuses de l’environnement capable de détruire ou de recycler les PFAS de manière efficace. Pour le moment, l’incinération reste la stratégie la plus adoptée. Cette méthode rencontre toutefois des obstacles, notamment la nécessité de fonctionner à des températures élevées (supérieures à 1000 °C) et la production concomitante d’un gaz, le tétrafluorure de carbone, qui est extrêmement stable et contribue significativement au réchauffement climatique.
Le programme de recherche vise donc à développer une alternative basée sur l’utilisation de superacides de Lewis silylés, un réactif chimique capable à terme de dégrader les PFAS, ce qui ouvrirait la voie à leur recyclage.
Le projet est notamment porté par Louis Fensterbank, professeur au Collège de France.
Le programme de recherche Avenir Commun Durable cherche à encourager des projets de recherche ambitieux et toutes les initiatives en lien avec la recherche et/ou la diffusion des savoirs (achat d’équipement, organisation de colloques, etc.) portant sur tous les enjeux liés au changement climatique, sur la compréhension scientifique des raisons et des conséquences de ce phénomène et l’identification de trajectoires possibles pour la construction d’une société bas-carbone. Il a également à cœur de promouvoir le dialogue entre les disciplines.
Le champ de l’appel à demandes de financement couvre une vaste gamme de disciplines. Il est ouvert aux chercheurs travaillant dans le domaine des sciences humaines et sociales, des sciences biologiques et de la santé, des sciences physiques et chimiques, des sciences mathématiques et des sciences pour l’ingénieur et de l’environnement. Les demandes soumises doivent démontrer le caractère pluridisciplinaire de la recherche ou de l’action de diffusion des savoirs proposée.