Le Collège de France, le Commissariat à l’énergie atomique, le groupe Veolia et le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne ont signé lundi 11 avril 2022 un partenariat de recherche et de développement d’un dispositif innovant de valorisation du CO2, notamment à partir du biogaz produit dans les usines de traitement des eaux usées.
Plus sobre et plus durable, le nouveau modèle énergétique français, promu par la loi de transition énergétique pour la croissance verte, prévoit la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la diminution de la consommation énergétique et de la dépendance aux énergies d’origine fossile. A ces problématiques s’ajoutent aujourd’hui les enjeux de la souveraineté énergétique et l’autonomie des approvisionnements. L’ensemble de ces enjeux, et plus spécifiquement la décarbonation de l’industrie et l’économie circulaire sont au cœur de ce partenariat inédit entre les acteurs industriels et scientifiques, experts des domaines de récupération et de valorisation du CO2. À la différence des technologies existantes, cette technologie permettrait d’optimiser la consommation énergétique et les coûts et pourrait donc être facilement installée sur des sites industriels déjà existants sans en perturber le fonctionnement.
Les compétences mutualisées des partenaires seront concentrées sur le développement d’une nouvelle technologie de transformation électrochimique du CO2 en acide formique, en méthanol et en méthane. Au Collège de France, cette initiative est pilotée par le Pr Marc Fontecave, directeur du laboratoire de chimie des processus biologiques.
La première étape de la recherche sera de démontrer la faisabilité de ce processus. En fonction des premiers résultats, la fabrication d’un prototype compact et modulaire pourrait être installé sur les sources de production de CO2 des usines de traitement des eaux usées dans un premier temps, puis sur des installations d’incinération des déchets et de méthanisation. Il servira à la préparation des étapes du changement d’échelle dans le cadre d’une exploitation industrielle et commerciale de la technologie de transformation de CO2.
Selon Marc Fontecave, professeur du Collège de France, « la transition énergétique et environnementale nécessite plus que jamais une alliance entre recherche fondamentale, recherche technologique et recherche industrielle. Le Collège de France est à ce titre pleinement engagé dans la construction d’un nouveau monde, plus respectueux de l’environnement et plus juste, comme en témoignent sa nouvelle initiative « Avenir Commun Durable » et les recherches pluridisciplinaires en sciences expérimentales, humaines et sociales qui sont associées à ce programme. C’est également le sens des efforts des chaires du Collège de France dans le domaine de l’énergie et de l’environnement et de leurs partenariats industriels, comme celui, exemplaire, mis en place avec Veolia, le SIAAP et le CEA. »
« Nous sommes fiers de pouvoir nous associer avec les meilleures équipes de recherche mondiales de cette thématique – le Collège de France et le CEA – et le SIAAP, le plus important service public d’assainissement en Europe, pour faire émerger une nouvelle voie de valorisation du CO2, a commenté Antoine Frérot, président directeur général de Veolia, présent lors de la cérémonie de signature. Les technologies liées au traitement du CO2, un domaine crucial pour la transformation écologique, font partie des priorités stratégiques pour Veolia. Je suis enthousiasmé par le projet de recherche que nous lançons aujourd’hui qui permet de faire avancer le sujet et à l’avenir générer des solutions industrielles capables d’apporter une réponse aux enjeux de la souveraineté énergétique et de la décarbonation. »