Le savoir n’est jamais une somme de connaissances immuable à l’équilibre. Il se fait et se défait en permanence, nourri par la recherche, ses avancées et ses contradictions. Pourtant, sur des enjeux aussi brûlants d’actualité que ceux du changement climatique, les chercheurs sont sommés, dans l’urgence, d’apporter des conclusions et des solutions définitives à une problématique qui fracture de plus en plus nos sociétés.
Avenir Commun Durable s’engage auprès des scientifiques pour leur fournir les ressources et le temps nécessaires pour mener des recherches rigoureuses et exigeantes.
Depuis 20 ans, les « humanités environnementales » constituent un nouvel horizon de la recherche pour l’ensemble des sciences sociales. Cet essor est intimement lié aux préoccupations contemporaines grandissantes que nourrit la destruction par l’espèce humaine de son propre milieu de vie. Toutefois, l’historicisation des rapports des sociétés à leur environnement apparaît encore insuffisante, alors même qu’elle permet à la fois de tenir à distance de supposées évidences qui faussent les débats actuels et de faire émerger des concepts utiles à la relecture des relations entre les êtres humains et les composantes de leur milieu de vie. En effet, si les sociétés agraires préindustrielles fonctionnaient selon des équilibres que l’on peut — selon nos catégories contemporaines — qualifier de « durables », elles n’ont pourtant été épargnées ni par les logiques d’exploitation intensive ni par les volontés de maximisation de la productivité des hommes et des terres, comme le montre l’agriculture irriguée de Lombardie entre le XIIIe et le XVIe siècle.