Qu’ils soient historiens, économistes, biologistes, géographes, anthropologues ou encore hydrologues, ils se sont donné rendez-vous au Collège de France les 30 novembre et 1er décembre 2023 pour parler de l’avenir des grandes métropoles
En 2022, 56 % de la population mondiale, soit environ 4,4 milliards d’habitants, vivaient en milieu urbain. Cette tendance, si elle se maintient, fait que d’ici 2050, sept personnes sur dix seront citadines.
Cette concentration humaine est source de richesse économique et culturelle, mais induit évidemment des risques, des fragilités, des inégalités parfois extrêmes. Elle est aussi génératrice d’effets environnementaux indésirables. La Banque Mondiale estime que les villes représentent actuellement près des deux tiers de la consommation mondiale d’énergie et 70 % des émissions planétaires de gaz à effet de serre. Responsable certes, mais aussi victime de l’accélération des changements environnementaux, en particulier climatiques, caractéristiques de l’anthropocène.
Ainsi s’impose la nécessité d’adapter les villes à ces défis environnementaux. Certaines métropoles sont menacées par la montée des eaux océaniques. D’autres – parfois les mêmes – sont menacées par des pluies massives, des inondations brutales et les canicules qui impactent violemment populations et infrastructures urbaines. À ces défis vient s’ajouter la gestion du risque sanitaire : qualité et disponibilité de l’eau, risque épidémique, maladies liées à la pollution.
Ces pressions environnementales devenues globales à l’échelle planétaire, sont aussi de puissants révélateurs et moteurs d’inégalités, que ce soit dans une seule et même ville où elles creusent un fossé entre populations aisées et populations marginalisées ou entre des villes situées sur des continents et dans des contextes socioéconomiques différents. L’urbanisation galopante est ainsi principalement portée par la poursuite du développement en Afrique et en Asie.
Le Collège de France, sous la supervision des professeurs Patrick Boucheron et Philippe Sansonetti, ont voulu apporter une contribution aux réflexions sur ces questions complexes.
À quoi ressemblera donc la ville du futur ?
