LES TEMPS DE L'ACTION
Il faut bien reconnaître qu’il existe non pas « le » temps comme forme a priori d’une intuition sensible mais bien une pluralité de temporalités qui diffèrent en fonction des séries empiriques qui sont considérées. Le temps du climat, le temps de l’économie, des particules, des arts… Cette condition que nous pourrions qualifier de polychronie permet de voir certains problèmes et de les catégoriser. Par exemple, le rapport entre le temps long de la science et le temps court de l’information ou encore entre l’urgence et l’ordinaire.
Trois ans. C’est le temps qui nous resterait, selon le dernier rapport du GIEC, pour agir afin de limiter au maximum les conséquences du changement climatique sur les sociétés et les individus. Paradoxalement, si le dérèglement de notre environnement trouve ses causes dans le temps long de notre histoire, il tend à réduire drastiquement notre horizon temporel en nous imposant des actions fortes sur une courte échelle de temps. Plus nous tarderions à faire ce qui est nécessaire, plus le champ des possibles pour contenir les catastrophes à venir serait limité. Le défi pour nos sociétés est alors de faire converger le plus rapidement possible des temporalités différentes n’évoluant habituellement pas au même rythme. Comment agir dans les temps ?