A LA RECHERCHE D'UN AVENIR
Enseigner la recherche en train de se faire.
Depuis 2021, Avenir Commun Durable s’engage en faveur de projets de recherche audacieux sur le changement climatique. Son objectif est double, à savoir contribuer à l’état de l’art sur le sujet tout en enrichissant tous les autres aspects de l’initiative. Il soutient une approche transdisciplinaire mettant à contribution toute la richesse et la diversité des savoirs incarnés au Collège de France.
Le programme de recherche Avenir Commun Durable cherche à encourager des projets de recherche ambitieux et toutes les initiatives en lien avec la recherche et/ou la diffusion des savoirs (achat d’équipement, organisation de colloques, etc.) portant sur tous les enjeux liés au changement climatique, sur la compréhension scientifique des raisons et des conséquences de ce phénomène et l’identification de trajectoires possibles pour la construction d’une société bas-carbone. Il a également à cœur de promouvoir le dialogue entre les disciplines.
Le champ de l’appel à demandes de financement couvre une vaste gamme de disciplines. Il est ouvert aux chercheurs travaillant dans le domaine des sciences humaines et sociales, des sciences biologiques et de la santé, des sciences physiques et chimiques, des sciences mathématiques et des sciences pour l’ingénieur et de l’environnement. Les demandes soumises doivent démontrer le caractère pluridisciplinaire de la recherche ou de l’action de diffusion des savoirs proposée.
Depuis 2021, Avenir Commun Durable appuie les projets ci-dessous :
- Les politiques de l’eau au Proche-Orient, de Sumer à nos jours, porté par Dominique Charpin et Henry Laurens
- Modelling Agricultural TransitionS (MATS), porté par Pierre-Louis Lions
- Innovation verte et transition énergétique : le rôle des acteurs économiques et sociaux, porté par Philippe Aghion et Pierre-Michel Menger
- Pour une épistémologie de l’enquête sur les socio-agrosystèmes préindustriels. Le cas de l’agriculture irriguée de la Lombardie médiévale, porté par Patrick Boucheron et François-Xavier Fauvelle
- Regards croisés sur l’eau atmosphérique, porté par Thomas Römer et Laurence Boisson de Chazournes
- Investigating microplastic-driven selection for bacteria in water networks and consequences for human health (PlastMicroBact), porté par Olivier Espeli, François Blanquart et Laurent Moulin
- Silylated Lewis SuperAcids: from carbon-fluorine bond activation to PFAS recycling, porté par Louis Fensterbank et Yves Gimbert
Bactéries et microplastiques dans l’eau : leurs conséquences sur la santé
À la recherche d’un Avenir Commun Durable
L’agriculture irriguée de la Lombardie médiévale
Regards croisés sur l’eau atmosphérique
Innovation verte et transition énergétique
Playlist
Conférence du 04 février 2025 : Les politiques de l’eau au Proche-Orient, de Sumer à nos jours
Intervenants :
Dominique Charpin, professeur du Collège de France
Valérie Matoïan, archéologue, directrice de recherche au CNRS, HDR, rattachement : UMR 7192 Proclac, Collège de France, Institut des civilisations
Régis Vallet, archéologue, Chargé de recherches hors classe au CNRS, directeur de la mission de Larsa (UMR 8088 TEMPS, Nanterre)
Lucie Cez, géoarchéologue, docteure en archéologie (Paris 1), chercheure à l’UMR 7041 ArScAn (Nanterre)
Au Proche-Orient, l’eau est et a toujours été un élément fondamental du développement des sociétés humaines. Or, les études sur les civilisations du passé et celles portant sur l’époque contemporaine se complètent et peuvent se nourrir les unes les autres : elles permettent en outre de mieux cerner les scénarios à venir et les enjeux qui y sont liés. Les études environnementales prenant en considération à la fois l’interdisciplinarité et la diachronie sont rares en général, et tout particulièrement dans le Proche-Orient. Le projet intitulé Les politiques de l’eau au Proche-Orient, de Sumer à nos jours, qui a commencé à l’automne 2023, est fondé sur des approches pluridisciplinaires, associant l’histoire, l’archéologie, l’épigraphie, l’iconographie, la géographie, la climatologie, la sédimentologie. Il a pour ambition de s’intéresser à une vaste aire géographique, de la côte orientale de la Méditerranée à la basse Mésopotamie, et de s’ouvrir à une séquence chronologique volontairement très large, des premières installations sédentaires à nos jours.
Conférence du 06 mars 2025 : Modéliser les transitions agricoles
Intervenants :
Bertrand Villeneuve, professeur en sciences économiques, Université Paris-Dauphine PSL
Benjamin Campech, chef de projet Avenir Commun Durable, Collège de France
L’évolution des pratiques agricoles est inévitable et nécessaire. Inévitable, car le changement climatique a une empreinte croissante sur l’agriculture et la vie des agriculteurs. Nécessaire, car l’agriculture joue un rôle central dans l’adaptation de notre monde au changement climatique et dans l’atténuation de ses effets. À l’origine du projet MATS (« Modeling Agricultural TransitionS ») est la conviction que la compréhension et l’anticipation de cette évolution nécessitent un effort de modélisation économique et financière qui prenne en compte les intérêts des différents acteurs impliqués et leurs interactions. Il est important également de prendre en considération des secteurs qui à première vue pourraient sembler plus éloignés de la pratique agricole : l’eau, l’énergie, la protection financière (assurance et fonds de garantie).
Conférence du 1er avril 2025 : Innovation verte et transition énergétique : le rôle des acteurs économiques et sociaux
Intervenants :
Philippe Aghion, professeur du Collège de France
Benjamin Campech, chef de projet Avenir Commun Durable, Collège de France
Le changement climatique est l’un des défis les plus urgents auquel le monde est confronté aujourd’hui. À l’heure actuelle, il existe un consensus sur le fait que les activités économiques humaines qui émettent des gaz à effet de serre, tels que le CO2, contribuent au changement climatique. À partir de là, certains défendent l’idée que la meilleure politique pour lutter contre le changement climatique serait la décroissance de la production et de la consommation. Cependant, une politique de croissance négative implique une baisse du niveau de vie et un accroissement de la pauvreté, en particulier dans les pays les moins développés. De fait, la croissance économique est nécessaire à la fois pour améliorer notre qualité de vie et pour permettre aux pays les moins développés de rattraper les pays les plus avancés. Mais comment trouver un équilibre entre l’impératif de croissance économique et l’urgence de la lutte contre le changement climatique ?
Conférence du 13 mai 2025 : Pour une épistémologie de l’enquête sur les socio-agrosystèmes préindustriels
Le cas de l’agriculture irriguée de la Lombardie médiévale
Intervenants :
Patrick Boucheron, professeur du Collège de France
Louise Gentil, postdoctorante, Collège de France
Salomé Tissolong, journaliste indépendante
Depuis vingt ans, les « humanités environnementales » constituent un nouvel horizon de la recherche pour l’ensemble des sciences sociales. Cet essor est intimement lié aux préoccupations contemporaines grandissantes que nourrit la destruction par l’espèce humaine de son propre milieu de vie. Toutefois, l’historicisation des rapports des sociétés à leur environnement apparaît encore insuffisante, alors même qu’elle permet à la fois de tenir à distance de supposées évidences qui faussent les débats actuels, et de faire émerger des concepts utiles à la relecture des relations entre les humains et les composantes de leur milieu de vie. En effet, si les sociétés agraires préindustrielles fonctionnaient selon des équilibres que l’on peut – selon nos catégories contemporaines – qualifier de « durables », elles n’ont pourtant été épargnées ni par les logiques d’exploitation intensive ni par les volontés de maximisation de la productivité des hommes et des terres, comme le montre l’agriculture irriguée de Lombardie entre le XIIIe et le XVIe siècle.
Conférence du 12 juin 2025 : Regards croisés sur l’eau atmosphérique
Intervenants :
Matteo Bächtold, doctorant en théologie à l’Université de Lorraine
Damien Delorme, agrégé de philosophie, docteur en philosophie et théologie, à UNIGE
Guillaume Guez Maillard, doctorant sous la direction de la Professeure Boisson de Chazournes (Université de Genève) et du Professeur Ascensio (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
L’eau atmosphérique, présente sous forme de vapeur, de gouttelettes d’eau liquide et de cristaux de glace, joue un rôle considérable dans la physique de l’atmosphère et du climat. Aux côtés des autres formes d’eau, elle constitue le principal vecteur à travers lequel nous percevons les effets des changements climatiques. Les recherches menées sur les limites planétaires révèlent que les cycles naturels de la Terre ont gravement été perturbés, affectant non seulement le climat et la biodiversité, mais aussi les principaux cycles chimiques et hydriques. Contrairement aux apparences, le contrôle de l’eau atmosphérique est un enjeu ancien. Le regard sur le passé nous apprend que, durant une large part de son histoire, le monde méditerranéen a connu des lois et des pratiques relatives à l’eau atmosphérique et sa maîtrise sous ses différentes formes. Étant perçue tantôt comme une ressource, tantôt comme un danger, sa captation ou son contrôle par des puissances rituelles font l’objet d’un grand intérêt. De manière paradoxale, le droit international contemporain et de nombreux ordres juridiques internes ignorent largement l’eau atmosphérique. Son statut, sa gestion et sa protection ne font ainsi l’objet d’aucune réglementation. En droit international, l’eau atmosphérique n’est en effet saisie que par l’intermédiaire des rares instruments relatifs aux manipulations de l’environnement.
Au Proche-Orient, l’eau est et a toujours été un élément fondamental du développement des sociétés humaines. Durant l’âge du bronze, la cité d’Ougarit a développé une ingénieuse gestion de l’eau. Dans le cadre du programme « Les politiques de l’eau au Proche-Orient, de Sumer à nos jours », l’archéologue Valérie Matoïan et son équipe mettent en regard cette organisation antique avec les caractéristiques actuelles de la région.
L’évolution des pratiques agricoles est inévitable et nécessaire. Inévitable car le changement climatique a une empreinte croissante sur l’agriculture et la vie des agriculteurs. Nécessaire car l’agriculture joue un rôle central dans l’adaptation de notre monde au changement climatique et dans l’atténuation de ses effets. À l’origine du projet MATS (« Modeling Agricultural TransitionS ») est la conviction que la compréhension et l’anticipation de cette évolution nécessitent un effort de modélisation économique et financière qui prenne en compte les intérêts des différents acteurs impliqués et leurs interactions